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mardi 18 juillet 2017

Un an avec le Club Lecture Mango & Salt

Il y a presque un an, je décidai de joindre le Club Lecture Mango &Salt pour son Summer Challenge, lisant ainsi 5 ouvrages en l’espace d’un peu plus d’un mois, et ravivant ma passion pour ce loisir que j’avais un peu délaissé ces dernières années. Une fois le mois de septembre arrivé, j’ai choisi de continuer à lire les ouvrages du club, afin de sortir un peu de mes habitudes de lecture (à savoir du fantastique et du policier, principalement). Et depuis, je n’ai pas publié le moindre post à ce sujet… Il faut dire que j’ai tendance à détailler longuement mon avis sur les différents livres qui sont passés entre mes doigts, ce qui rend ce genre d’articles très long à écrire pour moi, et à lire pour vous. Je dois avouer que j’admire celles qui arrivent à écrire de façon claire et concise sur leurs lectures, et à en faire un exercice régulier ! Mais comme le dit si bien le proverbe, c’est en forgeant que l’on devient forgeront, ou plutôt dans mon cas, c’est en écrivant des posts lecture qu’on devient… euh… enfin vous avez compris hein ;)

Ainsi, à l’occasion de ce premier anniversaire du Summer Challenge, et maintenant que Victoria a dévoilé le contenu de la nouvelle édition (sur lequel je reviendrai dans un prochain post), j’ai décidé de faire un retour sur les livres que j’ai lus avec le club. Alors autant vous prévenir de suite, OUI, cet article sera un pavé, même si je vais faire de mon mieux pour être le plus concise possible. Et encore, dites-vous que ça aurait pu être pire, car j’ai sauté quelques éditions du club, donc la liste d’ouvrages que j’ai à vous présenter est raccourcie ;) Alors installez-vous confortablement et servez-vous un grand verre de thé glacé avant de vous lancer dans la lecture de ce post!



Septembre: Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy
Le premier livre que j'ai lu dans le cadre du club est un grand classique de la littérature anglaise : Loin de la Foule Déchaînée, de Thomas Hardy. Il narre l'histoire de Batsheba (ou Barbara, dans la traduction que j'ai lue), une jeune fermière indépendante, courtisée par trois hommes différents : un berger qui lui sera fidèle toute sa vie et travaillera à ses côtés en ne souhaitant que son bonheur ; un riche fermier totalement bouleversé par Barbara après que celle-ci lui ait envoyé un billet d'amour pour plaisanter ; et un jeune soldat volage qui rendra la fermière folle d'amour, au point qu'elle l'épousera en secret, avant de déchanter au sujet de cet homme qui dépense toute sa fortune au jeu. Ce n'est pas du tout le genre de roman que j'ai l'habitude de lire, n'étant pas une amatrice d'histoires d'amour, mais mon objectif en participant au Club Lecture MS, c'était de sortir un peu de ma zone de confort. C'est pourquoi je suis contente d'être venue à bout de ce livre, que je n'ai ni vraiment aimé, ni vraiment détesté. Je ne me suis pas vraiment sentie immergée dans l'Angleterre Victorienne, car l'histoire se situe dans un coin de campagne assez isolé, et il était donc assez difficile de se rendre compte des moeurs et usages de l'époque. Seules les remarques (sexistes) de l'auteur sur Barbara m'ont laissé entendre qu'elle ne rentrait pas dans le moule, mais en réalité je ne disposais d'aucun autre point de comparaison féminin.

J'ai également eu du mal à m'attacher aux protagonistes du roman. La plupart des personnages masculins, à l'exception des trois prétendants de Barbara, sont des paysans dépeints de façon assez grotesque. Gabriel, l'amoureux fidèle de Barbara, m'est apparu comme un personnage trop chevaleresque, tant son calme et sa dévotion envers la jeune femme frôlaient le ridicule à mes yeux. Le coup de l'amoureux qui reste auprès de la femme qu'il aime pour veiller sur elle après avoir été rejeté plusieurs fois, et qui souhaite sans cesse le meilleur pour elle même lorsque la demoiselle se montre odieuse envers lui, c'est certes romantique, mais pas vraiment réaliste pour moi... Le personnage du sergent Troy est volontairement construit pour être antipathique, et j'ai trouvé assez ridicule la façon dont il tente de se racheter une conduite à la fin du roman. Le seul personnage pour lequel j'ai ressenti un peu d'empathie est le fermier Oak, rendu fou d'amour par la plaisanterie de Barbara et qui se fera éconduire de nombreuses fois avant de sombrer dans la folie. Les rares personnages féminins sont assez insipides, probablement pour mieux laisser Barbara dans la lumière. J'ai eu beaucoup de mal avec ce personnage que j'ai trouvé puéril, arrogant et cruel, comme une enfant gâtée. Le seul moment où je l'ai vraiment appréciée, c'est lorsqu'elle expose ses pensées à propos du mariage, de son refus d'appartenir à un homme et de sa volonté de s'accomplir en tant que femme seule. C'est probablement le seul passage du livre où j'ai réellement ressenti son caractère fougueux et indépendant.

Mais en réalité, ce que j'ai le moins aimé dans cette oeuvre, c'est l'auteur lui-même. D'habitude, quand je lis un roman, je visualise les personnages comme des être réels, vivant dans leur univers, avec leurs traits de caractère, et auxquels je m'attache plus ou moins. Ici, les interventions fréquentes de l'auteur ont eu pour effet de me "ramener à la réalité", de me faire sentir que tous ces êtres n'étaient que fictionnels et crées par lui. Ainsi, au lieu d'en vouloir directement à un personnage pour ses actions ou ses paroles comme je le fais d'habitude, j'en ai voulu à l'auteur d'avoir donné cette personnalité à ses protagonistes. J'ai surtout eu cette sensation concernant Barbara, à laquelle j'avais envie de m'attacher, mais j'avais l'impression que Thomas Hardy persistait à la rendre détestable. En la comparant sans cesse aux autres femmes de l'époque, il me faisait l'effet d'être mécontent des caprices de sa création et de ne jamais valider ses actions. En résumé donc, une histoire assez lente qui ne m'a pas passionnée sans vraiment m'ennuyer non plus (et dont je connaissais plus ou moins la fin dès le début de ma lecture car la quatrième de couverture me l'avait dévoilée en grande partie... Est-ce qu'on peut m'expliquer l'intérêt du truc?!), des personnages qui ne m'ont globalement pas convaincue, et un auteur assez agaçant dans ses remarques. Je suis donc très loin du coup de coeur ressenti par Victoria pour ce roman (qui fait désormais partie de ses livres préférés, je vous invite à aller lire son avis, totalement différent du mien!), mais je n'ai pas non plus vécu cette lecture comme un calvaire. Malgré ça, je serais presque curieuse de voir l'adaptation cinématographique avec Carrey Mulligan, histoire de voir si je peux m'attacher à Barbara tout de même.

Crédit photo : Mango & Salt

Octobre : Le crime d’Halloween d’Agatha Christie et Marina de Carlos Ruiz Zafon
En octobre, le thème était bien évidemment Halloween. Le livre choisi était un roman d'Agatha Christie, une vraie madeleine de Proust pour moi. J'ai en effet lu un grand nombre de ses écrits (si ce n'est tous!) dans mon adolescence, que j'empruntais à ma mère dans sa bibliothèque chez mes grand parents. J'avais donc déjà lu Le Crime d'Halloween (aussi nommé La Fête du Potiron dans son ancienne traduction) mais heureusement pour moi, je ne me souvenais pas du dénouement! En plus de ça, l'édition que j'avais entre les mains pour la lecture avec le club avait été chinée chez Emmaüs car je ne trouvais pas ce roman à la médiathèque (merci à ma maman de me l'avoir dégoté et envoyé!) et possédait cette odeur si caractéristique aux vieux livres. Un vrai retour dans le passé, donc!

À Woodleigh Common, petit village résidentiel à quelques miles de Londres,les préparatifs pour la fête du Potiron battent leur plein. La jeune Joyce, réputée pour sa tendance à l'affabulation, raconte avoir été témoin d'un meurtre. Sur le moment, personne n'y croit, mais lorsque la fillette est retrouvée morte à la fin de la soirée les convives commencent à douter. Et si Joyce avait dit la vérité? Le célèbre Hercule Poirot va mener l'enquête dans ce petit village paisible où tout le monde se connaît, et où les secrets sont pourtant plus nombreux qu'on ne l'imagine...

Même si j'ai apprécié cette lecture pour tous les souvenirs qu'elle m'a rappelés, je dois admettre que ce n'est pas l'un des meilleurs romans d'Agatha Christie. L'enquête progresse assez mollement, menée par un Hercule Poirot vieillissant et fatigué, qui semble moins vif d'esprit qu'à l'accoutumée. Certaines indices sont parfois très grossiers, d'autres complètement flous, et ne permettent pas d’échafauder de théories sur l'identité du meurtrier. Le dénouement et le mobile du crime sont classiques des romans d'Agatha Christie (spoiler : ça tourne autour d'un amour secret et d'un héritage). Ce n'est donc pas l'ouvrage que je vous recommande si vous souhaitez découvrir l'univers de cette auteure, d'ailleurs je ne pense pas me tromper en disant que de nombreux membres du club ont été déçus par ce livre.

Comme je connaissais déjà l'oeuvre d'Agatha Christie (et aussi que j'en avais fini avec La Fête du Potiron en moins de trois jours), j'ai choisi de lire un autre livre de la sélection du mois. Mon choix s'est porté sur Marina de Carlos Ruiz Zafon, pour la simple et bonne raison que c'était le seul que je pouvais trouver dans ma médiathèque, même si les résumés que j'avais pu lire sur Internet ne m'attiraient pas plus que ça.

Barcelone, dans les années 80. Oscar est pensionnaire dans un internat mais profite de ses heures libres pour explorer les vieux quartiers de la ville. Lors d'une de ses escapades, il fait la rencontre de Marina, une jeune fille solitaire et un brin mystérieuse, qui vit dans un grand manoir avec son père malade. Elle l'emmène dans un des cimetières de la ville, où se trouve une étrange tombe sans nom, seulement gravée d'un dessin de papillon, et sur laquelle vient se recueillir tous les jours une étrange femme encapuchonnée. Bien décidés à élucider cette énigme, Oscar et Marina la prennent en filature, sans se douter qu'ils se retrouveront entraînés dans une effrayante aventure. Ce qu'Oscar ignore cependant, c'est que Marina possède elle aussi des propres secrets...

Cette lecture, c'est l'incarnation même du proverbe "le hasard fait bien les choses"! Ce qui n'était qu'un choix par défaut au départ s'est vite transformé en un véritable coupe de coeur. Ce roman s'est avéré absolument parfait pour Halloween, à la fois glaçant et émouvant, empreint de la saveur amère du passé et de fascination pour les objets cassés. J'ai adoré l'ambiance fantastique teintée d'épouvante et de mélancolie, digne d'un film de Tim Burton, et j'ai d'ailleurs trouvé que l'intrigue et l'atmosphère se situent à mi-chemin entre Sleepy Hollow et Edouard aux Mains d'Argent, deux de mes films préférés. Le style très poétique de Carlos Ruiz Zafon est un vrai régal, et n'entrave en rien le suspense du récit. En bref, une superbe découverte!

Novembre : Le voile de Téhéran de Parinoush Saniee
Les romans du mois de novembre traitaient de la condition de la femme au Moyen-Orient, et la sélection faite par Victoria promettait une lecture très intéressante quel que soit le choix du club, bien que je ne sois pas du tout habituée à ce genre de récit. C'est finalement Le Voile de Téhéran qui a été retenu, un livre interdit de publication en Iran, pays d'origine de l'auteure.

Dans ce roman, nous suivons la vie de Massoumeh, jeune fille romantique et férue de littérature, dont le rêve est de poursuivre des études supérieures, contre l'avis de sa mère qui estime qu'une femme doit uniquement se concentrer sur son mariage. Heureusement, son père l'autorise à poursuivre sa scolarité, et sur le chemin de l'école, elle croise le regard d'un jeune pharmacien dont elle tombe amoureuse. Les deux jeunes gens n'échangeront rien de plus que quelques lettres romantiques, mais cela suffira pour que la mère et les frères de Massoumeh déclarent que l'adolescente a jeté le déshonneur sur la famille. Elle sera donc mariée de force à un inconnu, qui s'avérera être un fervent opposant au gouvernement. Massoumeh se retrouvera ainsi plongée au coeur de la révolution iranienne et fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger sa famille au cours de cette période troublée.

Je pense que personne au Club n'est resté insensible face à ce roman. Pour ma part, j'ai été, dès le début, révoltée par la façon très violente dont Massoumeh est traitée par sa propre famille, et en particulier sa mère qui est paradoxalement la plus stricte concernant son éducation, ses projets d'avenir et sa supposée bonne conduite aux yeux de l'Islam. Au lieu de lui apporter son amour, son soutien et sa protection, elle est la plus prompte à répudier sa fille, allant parfois même jusqu'à souhaiter qu'elle fut morte à la place d'une de ses soeurs. Et encore, je n'ai compris que plus tard dans le récit que l'enfance de Massoumeh se déroulait avant la révolution iranienne, donc avant la prise du pouvoir par les islamistes, alors je n'ose meme pas imaginer ce que subissent les jeunes femmes aujourd'hui. Si j'avais bien entendu déjà songé à la notion de mariage forcé, c'est la première fois que j'étais confrontée aussi violemment à cette réalité. Voir cette adolescente enfermée dans sa chambre pendant que ses prétendants défilent devant sa famille, qui cherche à se débarrasser d'elle au plus vite, telle une marchandise déclassée, quitte à la céder au premier venu, fût-il trois fois plus âgé qu'elle, alcoolique et violent, m'a profondément écoeurée. Massoumeh écope finalement d'un mari qui se montre relativement respectueux envers elle, refusant même de la toucher au début de leur relation, mais j'imagine que bon nombre de jeunes filles dans le monde ont malheureusement beaucoup moins de "chance" sur ce point...

Ce roman traite également d'une partie de l'histoire que je connaissais seulement de nom : la révolution iranienne. On assiste à la montée en puissance de la révolte, à sa répression par l'armée du Shah (avec emprisonnements arbitraires et torture à la clef...), à sa récupération par les islamistes et à la mise en place du nouveau gouvernement, ainsi qu'à la guerre avec l'Irak qui a suivi la révolution, avec toutes les privations et la peur qui en découlent. J'ai trouvé ces passages à la fois effrayants et attristants, bien évidemment, mais aussi passionnants, car j'ai depuis quelques temps l'envie d'approfondir mes connaissances historiques et géopolitiques et cette lecture m'a permis d'en savoir plus sur cette période.

Le Voile de Téhéran est un donc récit à la fois émouvant et enrichissant. J'ai réellement été happée par ce livre, et je me suis énormément attachée au personnage de Massoumeh, partageant ses joies et ses peines, et tremblant avec elle dans ses moments de crainte. Si je devais vous recommander une seule lecture parmi toutes celles que je vous présente dans cet article, c'est celle-ci!



Janvier: Cent Ans de Herbjorg Wassmo
Ayant pris du retard sur ma lecture de novembre, je n'ai pas participé à l'édition de décembre, mais je pense que je n'ai pas manqué grand chose car les retours que j'ai lus sur le groupe Facebook du club à propos du livre choisis n'étaient pas très élogieux. Je suis donc directement passée à la lecture de janvier, qui mettait en avant des auteurs du nord de l'Europe.

Cent ans, c'est quatre générations. Quatre femmes, liées par le sang, depuis Sara-Susanne, l'intrépide arrière grand-mère qui servit de modèle pour une fresque dans une église au nord de la Norvège, jusqu'à la jeune Herbjorg, qui couche tous ses secrets dans son carnet, en se cachant pour ne pas être vue de "lui". Et au milieu, il y a Elida, la grand-mère, qui a quitté les fjords pour la capitale, suivant son mari malade et bouleversant tous ses liens familiaux, et Hjordis, la mère, en manque de repères, manque qui se fera d'ailleurs cruellement ressentir sur la petite Herbjorg. Quatre femmes dont on suit le destin, lit les pensées et pénètre les sentiments, scrute les choix et leurs conséquences sur le reste de la lignée, observe leurs rapports, leurs failles, en un mot, leurs vies. Et en filigrane, c'est aussi l'histoire de la Norvège qui se dessine, avec ses fjords coupés du reste du monde en hiver, son soleil de minuit, et sa capitale si différente des grands espaces du nord.

J'avoue que je ne sais pas trop quoi penser de cette lecture. Globalement, je l'ai plutôt appréciée, même si là encore on est sur un genre très différent de ce dont j'ai l'habitude. Mais j'ai mis énormément de temps à venir à bout de ce livre, j'ignore pourquoi. Peut-être parce qu'à cette période de l'année j'avais assez peu de temps pour la lecture, étant souvent en déplacement professionnel. La lenteur du récit a probablement joué aussi, tout comme le fait que certains passages se sont avérés assez obscurs à mes yeux. J'ai en effet parfois eu du mal à comprendre pleinement les émotions et réactions de certains protagonistes, comme s'il me manquait un niveau d'interprétation. J'ignore si cela est dû à une différence culturelle entre la Norvège et la France, ou si le problème venait simplement de moi, si j'ai manqué d'empathie et de subtilité. J'ai tout de même ressenti de l'attachement pour les personnages de Sara-Susanne et Elida, qui sont celles dont la vie est la plus décrite dans le livre. En alternant les points de vue des quatre femmes, on peut constater quelles pensées les ont amenées à privilégier un chemin plutôt qu'un autre, et voir de quelle manière leurs choix étaient perçus et compris (ou non) par leur entourage, ainsi que la façon dont ces décisions ont joué dans la construction identitaire de leur descendance.

J'ai également apprécié le voyage à travers les fjords norvégiens au début du XXe siècle, et la découverte du quotidien des habitants dans ces zones rurales au climat rude. Là bas, les bateaux forment les seuls liens avec le reste du pays, la pêche est une activité vitale et les déplacements des bancs de poissons sont guettés avec attention, le sel est une denrée essentielle (notamment pour la conservation des produits de la pêche), et le retour du printemps est attendu avec impatience chaque année. J'avais en tête les images d'un monde sauvage et d'une nature indomptable, bien loin de celle que je connais même au plus fort de notre hiver beaucoup plus clément, et cette lecture a exercé sur moi un fort pouvoir d'évasion. Au final, c'est un livre qui s'est avéré plutôt agréable malgré sa longueur et ses quelques passages impénétrables, et je crois qu'en fin de compte cette lenteur a fait écho au sentiment de ralentissement qui m'a habité durant l'hiver.



Avril (mai) : L’ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon
J’ai ensuite séché le club lecture pendant deux mois, tant j’ai mis de temps à finir le livre de janvier, ce qui m’a sans doute un peu démotivée, inconsciemment. Le fait que les thèmes de février et mars ne m’attiraient pas plus que ça n’a probablement pas aidé. Et puis, en avril, le livre proposé était L’ombre du vent, le premier ouvrage de Carlos Ruiz Zafon. D’un coup, mon intérêt pour le club s’est réveillé, car j’étais ravie de lire une nouvelle œuvre de cet auteur que j’avais découvert quelques mois plus tôt, lors de l’édition d’Halloween. Malheureusement, j’ai mis du temps à me procurer ce livre car il était déjà emprunté à la bibliothèque, et je n’ai donc pu le lire qu’au mois de mai, à la place de l’ouvrage proposé pour ce mois (un recueil de nouvelles de Sherlock Holmes, que j’aurais apprécié lire car ma dernière rencontre avec les écrits de Sir Conan Doyle dataient d’il y a des années, mais de toute façon la médiathèque ne possède pas ce livre, alors ça sera pour une prochaine fois!)

Ce roman narre les aventures du jeune Daniel, dont le père, libraire, l’emmène un jour dans un lieu secret appelé Cimetière des Livres Oubliés, et lui propose de choisir un ouvrage dans la gigantesque bibliothèque qui se dévoile sous ses yeux. Daniel se retrouve ainsi en possession de L’Ombre du Vent, le dernier roman de Julian Carax, un mystérieux auteur qui n’a jamais connu le succès malgré la grande qualité de ses écrits. Plus étrange encore, un homme au visage brûlé s'acharne à détruire par le feu tous les exemplaires des ouvrages de Julian Carax. Daniel va alors chercher à percer les ombres qui planent sur le passé de l'écrivain, sans se douter qu'il va réveiller d'anciennes rancœurs et se retrouver au coeur d'une dangereuse chasse à l'homme...

Alors c'est très simple, j'ai ADORÉ ce livre et je crois que je suis définitivement conquise par la plume de Carlos Ruiz Zafon! J'y ai retrouvé l'ambiance mystérieuse et poétique de Marina, même si l'histoire est un brin moins fantastique cette fois-ci. De plus, comme je me suis déjà rendue plusieurs fois à Barcelone ces dernières années, j'ai eu l'impression de voyager en terrain connu avec ce livre, tout en découvrant une nouvelle facette de la ville, celle-ci semblant presque être une entité vivante, peuplée de légendes, de fantômes et d'ombres du passé, et réagissant aux émotions des protagonistes. J'ai apprécié les différents personnages, chacun avec leurs blessures qui ont façonné leur existence, le suspense maintenu du récit, les touches de fantastique très bien dosées, mais aussi l'aspect "roman d'initiation" puisqu'on suit Daniel (ainsi que Julian Carax, qui est à la fois miroir et catalyseur des émotions du héros) à travers son adolescence et la découverte de ses sentiments, le tout narré avec beaucoup de beauté et de sensibilité. Et comme pour Le voile de Téhéran, j'ai découvert une partie de l'histoire que je connais très peu, à savoir la guerre civile Espagnole, ce qui m'a donné encore une fois envie de me plonger dans un livre d'histoire. En bref, un vrai coup de coeur, et je suis ravie de savoir qu'il existe deux autres livres mettant en scène Daniel et le Cimetière des Livres Oubliés (voire même trois autres, en réalité, mais le dernier n'a malheureusement pas été traduit, ou du moins pas encore) que je vais m'empresser de dévorer!



Juin :L’été sauvage d’Elin Hilderbrand
Et on termine ce bilan avec le livre du mois dernier, encore une fois totalement différent de ce que j'ai l'habitude de lire, mais qui s'est avéré très divertissant pour ce début d'été (légèrement interrompu par une parenthèse automnale, je vous l'accorde...).

Birdie Cousins, cinquantenaire fraîchement divorcée, se consacre corps et âme aux préparations du mariage de sa fille Chess, quand celle-ci l'appelle en pleine nuit pour lui annoncer qu'elle a rompu ses fiançailles, sans aucune explication supplémentaire. Pour aider Chess à surmonter cette épreuve, Birdie l'emmène un mois dans leur maison de vacances sur l'île de Tuckernuck, en compagnie de son autre fille Tate et de sa soeur India. Là bas, les quatre femmes devront faire face à leurs sentiments et a leurs doutes, et l'été s'avérera plus mouvementé que prévu...

À ma grande surprise, j'ai trouvé cette lecture très agréable, alors que je n'aime habituellement pas ce genre d'histoires parfois trop culcul à mon goût. Certes, c'est un roman qui parle d'amour, mais ce que j'ai apprécié, c'est qu'il montre plusieurs incarnations de ce sentiment, à différents âgés de la vie, de façon réaliste et pas (trop) mièvre. Et au delà de l'amour, ce livre traite également de relations familiales, de deuil, de dépression, de jalousie, de mauvaises décisions et de seconde chance, bref, de tout un panel de sentiments et d'événements qui surviennent dans une vie. Chaque chapitre présente alternativement le point de vue d'une des quatre femmes, et j'ai trouvé très intéressant de se plonger tour à tour dans les pensées des unes et des autres, de voir comment elles se percevraient, aussi bien elles-mêmes qu'entre elles, parfois avec justesse, parfois non, montrant qu'on ne peut jamais réellement connaître quelqu'un, fût-il de la même famille. Le personnage de Tate est probablement celui qui m'a inspiré le plus de tendresse, même si je l'ai trouvée légèrement maladroite et caricaturale, car, sous certains aspects, je pense m'être un peu identifiée à cette trentenaire peu sûre d'elle qui se voit avec la maturité émotionnelle d'une adolescente. Seule la fin m'a un peu moins plu, avec l'apparition d'un protagoniste très caricatural, et un happy end beaucoup trop dégoulinant de guimauve à mon goût. Au final, c'est une lecture que j'ai vraiment appréciée et qui m'a réellement changé de mes habitudes, mais il est peu probable que je lise spontanément d'autres œuvres de cette auteure car je ne raffole pas de ce genre de récits et je pense avoir fait le tour de la question avec celui-ci.

En conclusion, j'ai passé une très bonne année avec le Club Lecture MS, car j'ai globalement apprécié tous les livres qui nous ont été proposés, ou en tout cas je n'en ai réellement détesté aucun, même si j'ai peiné un peu sur certains. Mon objectif en participant au club était de sortir de ma zone de confort, et on peut dire que j'ai été servie puisque seulement deux des titres parmi tous ceux que j'ai lus (plus un troisième que j'ai choisi dans la liste d'Octobre) appartenaient à un genre que j'ai l'habitude de lire. La grande majorité des auteurs présentés m'étaient inconnus, et s'il y en a que je ne relirai probablement pas (Erin Hilderbrand ou Herbjog Wassmo), il est certain que les oeuvres de Carlos Ruiz Zafon feront partie de mes futures piles à lire tant j'ai adoré sa plume! J'ai aussi connu un grand moment d'émotion avec Le Voile de Téhéran, et je pense que je vais me pencher sur le reste de la sélection un de Novembre car tous les ouvrages en lice avaient l'air passionnants!

Voilà donc pour mon bilan de lectures avec le club! Si t'as tenu jusqu'ici, sache que tu mérites d'avoir un super karma pour tes trois prochaines réincarnations à venir ^^ et si jamais t'es encore motivé, reviens dans quelques jours parce que je vais faire un post sur ma pile à lire de l'été (mais promis, ça sera beaucoup moins long!) 

En attendant, n'hésitez pas à me partager vos coups de coeur littéraires de l'année en commentaires, je suis toute ouïe (j'ai plutôt intérêt après le pavé que j'ai pondu haha!). Belle soirée à tous!

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